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Le quartier juif de Cordoue est un grand quartier de la ville qui a été habité par les juifs entre le XIIe et le XVe siècle. Il est délimité par les rues Deanes, Tomás Conde, Judíos, Manríquez, Romero et Almanzor, ainsi que par la rue Rey Heredia à l’ouest. Il borde également la partie nord de la Mosquée-Cathédrale de Cordoue. Ce quartier historique a été déclaré patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO et est sans aucun doute l’une des zones touristiques les plus visitées d’Espagne grâce à l’architecture unique de ses maisons et de ses rues, ainsi qu’au magnifique état de conservation de monuments tels que la synagogue de Cordoue, la maison de Sepharad, le souk et la chapelle de San Bartolomé.
Comment se rendre dans le quartier juif
La Judería est un quartier de la ville de Cordoue situé au cœur du quartier historique. Il est beaucoup plus accessible à pied en raison de l’impossibilité de trouver un parking et de la difficulté de circuler dans ses rues pavées, dont la plupart sont piétonnes. Il est toutefois conseillé de garer sa voiture dans les quartiers voisins tels que l’Avenida del Flamenco (anciennement Avenida Conde Vallellano), son prolongement l’Avenida de la Victoria ou la partie sud de la rive du Guadalquivir, à côté de l’Avenida de Cádiz. De là, profiter des rues du quartier juif est un luxe qui ne peut être vécu qu’à pied.
Carte du quartier juif de Cordoue
La Judería est un quartier très étendu qui regorge de ruelles interminables et labyrinthiques. Il n’est donc pas inutile de se munir d’un plan pour planifier son itinéraire.
Histoire du quartier juif de Cordoue
Les premières informations sur le quartier juif de Cordoue remontent à l’époque de l’empereur Auguste, lorsqu’un mur a commencé à être construit pour empêcher les attaques des ennemis de Rome. Ce mur aurait été situé en bordure de ce qui allait devenir le futur quartier juif de Cordoue.
Avec l’invasion des musulmans en 711 après J.-C., les Juifs ont été expulsés des murs de la ville et se sont installés à l’extérieur. Le quartier juif a connu des changements au cours de l’histoire et se situait à l’origine entre les Jardins de la Merced et l’église de Santa Marina. La pierre tombale juive de Yehudah bar Akon, datant de 845 après J.-C., la pierre funéraire de l’église San Miguel et l’ancienne porte de l’ossuaire, connue sous le nom de Bab-al-Yahud ou porte des Juifs, datent de cette époque.
Avec la chute du califat de Cordoue en 1013 et l‘invasion des Almohades en 1148, les Juifs ont été expulsés de la région. Ce n’est qu’après la conquête de Cordoue par le roi chrétien Ferdinand III que les Juifs ont pu revenir s’installer dans la ville. Sous le règne d’Alphonse X le Sage, le quartier juif a été délimité dans l’espace que nous connaissons aujourd’hui. En 1315, la synagogue de Cordoue a été construite par l’architecte Isaac Moheb. C’est l’édifice le plus emblématique de la présence juive à Cordoue.
Bien que Cordoue soit connue comme la ville des trois cultures, un lieu de coexistence entre musulmans, chrétiens et juifs, il y a eu de nombreuses révoltes et conflits entre les communautés. L’une des plus connues est la révolte de 1391, au cours de laquelle les chrétiens ont réprimandé les juifs qui vivaient dans toute la Castille, l’Aragon et la Navarre. De nombreux membres de cette communauté furent pillés, tués et contraints de se convertir, et il fallut même repeupler le quartier. C’est à cette époque que fut construite la chapelle mudéjar de San Bartolomé, datant de 1399.
Ce ne fut pas la seule attaque, puisqu’en 1406, le roi Henri III imposa aux citoyens une amende de 40 000 doublons pour mettre fin au vandalisme. D’autres révoltes eurent lieu en 1473 et 1478 et les habitants du quartier juif durent être déplacés dans le quartier d’Alcázar Viejo.
En 1492, la reine Isabelle la Catholique promulgua l’Édit de Grenade, par lequel tous les Juifs furent expulsés du territoire. Ils disposaient d’un délai de quatre mois pour quitter le pays. Pendant ce temps, la synagogue de Cordoue a été transformée en hôpital pour hydrophobes et en chapelle de Santa Quitería.
Que voir dans le quartier juif de Cordoue ?
Vous trouverez ci-dessous les principaux monuments et lieux symboliques du quartier juif de Cordoue, un itinéraire des sites essentiels pour les touristes dans la ville.
Porte Almodovar
Connue des Arabes sous le nom de Puerta del Nogal (Porte du Noyer), il s’agit d’une entrée fortifiée qui communique directement avec le quartier juif. Elle a commencé à être connue sous ce nom en raison de son lien avec la ville d’Almodóvar, surtout après la conquête de la ville en 1236.
Place Maimonides
Cette place est située dans le quartier juif de Cordoue. On y accède par la rue Judíos, la place Cardenal Salazar ou la rue Tomás Conde. Bien qu’elle ait porté d’autres noms tels que Plaza de Las Armentas, Plaza del Arcediano et Plaza de Las Bulas, elle porte actuellement le nom de l’un des penseurs les plus importants de la culture cordouane. Sur cette place se trouve le musée de la tauromachie, situé dans la “Casa de las Bulas”, ainsi qu’un manoir appartenant aux comtes de Hornachuelos.
Synagogue de Cordoue
Cet édifice religieux du Moyen Âge est unique dans toute l’Andalousie. En effet, il s’agit de la troisième synagogue d’avant le XVe siècle la mieux conservée d’Espagne, et son architecture présente de fortes influences artistiques islamiques, ainsi que des inscriptions en hébreu. Un symbole de l’héritage juif de Cordoue qui vous transportera dans une autre époque dès que vous en franchirez le seuil.
Maison Andalusi
Ce musée est situé dans un bâtiment du 12e siècle. Son objectif est de montrer ce qu’était la vie dans l’ancienne Al-Andalus, en permettant de visiter toutes les pièces de la maison. Depuis les chambres, la cuisine, le salon principal jusqu’à une cour cordouane avec sa fontaine pavée traditionnelle.
Chapelle mudéjar de San Bartolomé
Après la révolte de 1391, les juifs furent expulsés vers d’autres quartiers, laissant le quartier juif à la merci des chrétiens. C’est à cette époque que fut entamée la construction de cette chapelle de style mudéjar, avec ses tuiles nasrides bleues et ses plâtres traditionnels. Elle resta finalement inachevée par manque de moyens financiers. Elle se trouve dans la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Cordoue et est accessible pour 1,5 € en semaine et 2 € les week-ends et jours fériés.
Souk de Cordoue
Le Zoco est un marché inauguré en 1954 pour présenter les produits traditionnels de Cordoue tels que l’artisanat, en particulier le tannage cordouan, la céramique et l’orfèvrerie. Autour de ce bâtiment, on trouve une multitude de boutiques et d’ateliers d’artisanat cordouan.
Calleja de las Flores
C’est un symbole du quartier juif de Cordoue et l’un des endroits les plus reconnaissables sur les photos. Il s’agit d’une ruelle très étroite avec des pots de fleurs de différentes couleurs sur toute sa longueur. Au bout de la rue, il y a une petite place en cul-de-sac d’où l’on peut prendre des photos de la mosquée depuis la perspective de cette ruelle unique. On ne peut accéder à la Calleja de las Flores que par la Calle Velázquez Bosco, qui mène à la porte nord de la mosquée.
Musée de la tauromachie de Cordoue
Ce musée, situé sur la Plaza Maimónides, est un point de référence pour le monde de la tauromachie et son histoire. Il dispose de toute une bibliothèque de journaux pour les chercheurs et son bâtiment est à lui seul une attraction touristique en raison de son architecture et de l’histoire qu’il abrite. Il possède deux étages et, à l’arrière, toute une cour cordouane appartenant au Zoco de Cordoue.
Photos du quartier juif de Cordoue
Questions fréquemment posées sur le quartier juif de Cordoue
Qu'est-ce que le quartier juif de Cordoue ?
Il s'agit d'un quartier de la ville de Cordoue habité principalement par des juifs et dont l'origine remonte au Moyen-Âge. Il se distingue par sa richesse artistique et l'état de conservation spectaculaire de ses bâtiments, ainsi que par la multitude de monuments et de musées qu'il abrite.
Quand le quartier juif de Cordoue a-t-il été construit ?
Les origines du quartier juif de Cordoue remontent à l'époque romaine, lorsque la ville était entourée de remparts. Cependant, le quartier tel que nous le connaissons aujourd'hui date du XIIe siècle, après la conquête chrétienne de la ville et sa délimitation sous le règne d'Alphonse X le Sage.
Comment se rendre au quartier juif de Cordoue ?
Le quartier juif est principalement piétonnier, ce qui le rend beaucoup plus accessible à pied en entrant par la Puerta de Almodóvar ou par les rues Almanzor, Buen Pastor, Blanco Belmonte, Rey Heredia, Encarnación, Torrijos et Tomás Conde. Bien entendu, le quartier juif est directement relié à la partie nord de la Mosquée-Cathédrale de Cordoue.
Que voir dans le quartier juif de Cordoue ?
La Judería est un quartier idéal pour flâner et se promener, grâce à son architecture unique et à l'atmosphère spectaculaire qu'elle génère. Mais on y trouve aussi des lieux emblématiques comme la Synagogue de Cordoue, la Calleja de las Flores, le Zoco de Cordoue, le Musée de la Tauromachie, l'ermitage mudéjar de San Bartolomé, la Plaza de Maimónides et la Puerta de Almodóvar.
Quand les Juifs ont-ils été expulsés de Cordoue ?
Les Juifs ont d'abord été expulsés de la ville de Cordoue après la conquête musulmane de 711 après J.-C., puis après l'invasion des Almohades en 1148 après J.-C. Enfin, avec l'Édit de Grenade promulgué par Isabelle la Catholique en 1492, tous les Juifs ont été expulsés du pays, en leur donnant jusqu'à 4 mois pour partir.